Une série de crachotements se fit brusquement entendre sortant de nul part.
Puis une toux sèche suivie d’un raclement de gorge.
Les sons raisonnaient comme s’ils étaient issus d’une pièce fermée et pourtant tous pouvaient les entendre clairement, à croire qu’ils provenaient de l’air ambiant.
Futurs épurés par le feu, bonjour ! Vous êtes à l’écoute de la voix de Sigmar, la répurgation par transmission de pensée à diffusion large à destination des futurs petits tas de cendre froide qui parsèmeront bientôt le territoire imperial ! Je suis Petrus, répurgateur mercenaire et animateur de l’émission d’aujourd’hui. Si le brouillage des portails du chaos reste à son niveau actuel, je développerait pour vous le thème du jour, à savoir pour quelles raisons les cultistes viennent ils se faire exterminer périodiquement sur les terres de l’empire, avant de répondre aux questions éventuelles des cadavres en puissance qui nous écoutent.
Après un nouveau raclement de gorge, la voix poursuivit.
Pour quelles raisons les cultistes viennent ils se faire exterminer périodiquement sur les terres de l’empire ? Cette lancinante question, de nombreux massacreurs de chaotiques se la sont posé, à juste titre. En effet, un examen sommaire de l’histoire de l’empire montre que de temps à autre des masses grouillantes de cultistes s’assemblent sans se massacrer et viennent dans l’empire pour que nous puissions les bruler vifs après avoir arraché leurs mutations à la tenaille chauffée à blanc.
Un bruit de papiers remués se fit entendre.
L’explication de ce phénomène réjouissant tient à deux choses. Tout d’abord, le cultiste n’est rien par lui-même, il n’est qu’une émanation d’un tas de tentacules géants multicolores et n’a ni volonté propre, ni libre arbitre, ni capacité à agir, décider ou comprendre par lui-même. Aussi, lorsque le tas de tentacules décide d’aller échouer à envahir l’empire, le cultiste obéit sans même être capable de se poser la question de la pertinence de cette décision. Et comme il semble que ces pitoyables tentatives se reproduisent relativement régulièrement, le cultiste migre en masse vers les fosses communes avec une certaine régularité. D’une certaine manière, on pourrait faire une analogie avec le cycle de fertilité féminin : le cultiste peut ainsi être assimilé à des menstrues de tentacules géants multicolores. Il a d’ailleurs à la fois l’apparence et l’odeur de résidus de règles, ce qui constitue un indice sur.
Quelques gorgées d’eau plus tard, la transmission de pensées reprit.
Le second élément d’explication tient à l’espoir que peut représenter l’empire pour le sous esclave qu’est chaque cultiste. Perdu comme extrémité tentaculaire, impuissant au point de ne pas être capable de décider par lui-même, corrompu au point d’être une menace pour lui-même, le cultiste sait qu’il a tout de même un espoir dans sa non existence. Et que cet espoir ne peut se réaliser que dans l’empire. En quel lieu autre que l’empire peut il avoir la certitude de mettre un terme à sa déchéance ? Quel est le centre géographique des défaites permanentes du chaos sinon l’empire ? Et la densité en buchers salvateur n’est elle pas plus élevée dans l’empire que n’importe autre endroit ? Le cultiste sait donc, instinctivement probablement, qu’il trouvera la mort dans l’empire, de préférence la mort par le feu, ce qui le pousse à s’y précipiter aussi vite que ses faibles capacités le lui permettent.
C’est grace à cet instinct de purification par la calcination et à cette vacuité intrinsèque à toute créature corrompue par le chaos que nous devons le grand bonheur de ces migrations de masse et des champs de buchers s’étendant sur les plaines jusqu’à l’horizon.
Aussi est-ce avec une sincère émotion, cultistes très haïs, que je vous remercie pour votre migration rituelle et pour tous le plaisir que nous trouverons à vous mettre à mort dans les souffrances les plus abominables possible. Soyez rassurés, si jamais nous venons à manquer de bois pour les buchers, nous trouverons bien quelques petites places entre les fosses communes pleines de vos semblables pour vous enterrer vivants après avoir brisé chacun de vos os ! Merci, merci encore.
En attendant la suite de notre programme et les questions des gibiers de buchers qui souhaitent participer, un interlude musical avec les cœurs des Kossars kislevites qui interprètent Plaine ô ma plaine couverte des cadavres pourrissants des maraudeurs en direct depuis l’amphithéâtre impérial d’Altdorf.
Jeu 27 Sep 2007 - 19:52
